vendredi 26 septembre 2008

Ces animaux qui résistent au vide spatial

Nous sommes le 14 septembre 2007 au centre spatial de Baïkonour, en Russie. Une fusée Soyouz-U quitte le sol avec dans sa coiffe une petite capsule FotonM3 qui embarque une quarantaine d’expériences scientifiques à 270km d’altitude. Parmi elles, des occupants pour le moins insolites : des tardigrades, de minuscules animaux proches des arthropodes d'une taille comprise entre 50 µm et 1.2 mm.

L’expérience ? Vérifier la capacité de ces très lointains cousins des insectes et des crustacés à résister au vide spatial.

Tardigrade au microscope électronique à balayage

Les tardigrades sont des animaux plutôt méconnus qui occupent l’ensemble de la surface terrestre, sur terre comme en mer. Il leur suffi d’une très faible quantité d’eau et de végétaux pour vivre et ils affichent des performances incroyables de résistance à leur environnement, grâce à leur capacité à entrer dans un état proche de la mort.

Ils peuvent ainsi entrer dans un état appelé d’anhydrobiose : l’animal peut se dessécher et vivre au ralenti jusqu’à se réduire à une petite masse informe, voir perdre certains membres et 99% de ses ressources vitales ! ils résistent à des conditions très extrêmes : des bains d’azote liquide à -272,8°C (à 0,35° du zéro absolu) ou des coups de chaud à plus de 150°C ! Mais le plus surprenant est qu’ils peuvent résister à des pressions de 600 MPa (soit environs 6.000 fois la pression moyenne à la surface de la Terre) et supportent très bien d’intenses rayonnements ultraviolets ou X. Ces performances laissent les chercheurs perplexes parce qu’ils ne voient pas très bien à quoi elles peuvent leur servir sur Terre !!

En état d'anhydrobiose

Oui, ils sont revenus en vie !

Enfin presque ! L’expérience consistait à envoyer des tardigrades dans quatre boîtiers différents ouverts pendant 10 jours sur le vide spatial. Un groupe était protégé des radiations, deux autres étaient exposés aux UV-A et UV-B et le dernier ne disposait d’aucune protection.

Tous ceux exposés aux UV-A&B (sans protection) ont été décimés, 20% du groupe UV-B ont résisté ainsi que la totalité de ceux exposés aux UV-A et protégés.
Au retour sur Terre, les animaux ont reprit une activité normal et étaient toujours capables de se reproduire.

Cette capacité de résistance pose néanmoins problème car elle indique que ces animaux disposent de mécanismes de réparation de leur ADN que les violents rayonnements UV ont dégradé (à 270km d’altitude, le rayonnement UV est 1.000 fois plus puissant que sur Terre).

Ces mécanismes demeurent un mystère et il y est évident que ces petits animaux ont beaucoup à nous apprendre !

Source Futura-Sciences et pour en savoir plus


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