lundi 28 janvier 2008

Un satellite espion US hors de contrôle

Ce n’est pas encore la psychose, mais on n’en est pas loin. Le département de la défense US annonce qu’un de ses satellites espions va tomber sur Terre de manière complètement incontrôlée.

Lancé en décembre 2006, le satellite en question serait un satellite expérimental du National Reconnaissance Office (dixit The New York Times) dont les responsables de mission avouent avoir très vite perdu le contrôle. Placé sur une orbite basse, il aurait déjà perdu 20km d’altitude. Sa chute incontrôlée devrait survenir entre fin février et début mars. En clair, personne ne sait où va finir ce satellite de 4 tonnes.

Helios IIA - CNES

Chute potentiellement dangereuse

Même si il y a peu de risque qu’il tombe sur une zone habitée, 10% de la masse totale du satellite devrait quand même toucher le sol. Quant on connait les vitesses avec lesquelles les débris célestes tombent (plusieurs milliers de km/h), on peu craindre le pire si une boule de feu de 400kg fini en plein centre ville, ou sur des installations sensibles. Même infime, la probabilité n’est pas nulle.

D’après Christophe Bonnal, spécialiste des débris spatiaux au CNES, le carburant toxique (hydrazine) du satellite n’a aucune chance de toucher le sol : « le produit n’a aucune chance de survie dans l’atmosphère. Le réservoir fondra à coup sûr et le carburant s’enflammera » et se veut rassurant sur la présence potentielle de produit radio actif à bord : « La législation en vigueur interdit l’utilisation de moteurs nucléaires ».*

Simulation de l'entrée de l'ATV dans l'atmosphère

Mouais, sauf qu’avec un satellite espion, qui par définition n’existe pas, ou presque, on peut s’attendre à tout ! D’autant que l’engin contient du béryllium, métal léger et toxique, présent dans les instruments, qui peut entraîner des troubles respiratoires importantes.

La trajectoire de l’engin est suivie en permanence par les Etats-Unis qui veulent jouer la transparence (…), en demandant l’aide d’autres pays pour définir au mieux la zone d’impact du satellite hors de contrôle.

Le département de défense US reste avare en information (qui l’aurait cru ?), et l’option de le détruire avec un missile n’a pas été abordée.**

A suivre,

Source Ciel & Espace

Autre lien via OlivierSC

* Seule les sondes s’éloignant de la Terre sont alimentées par énergie atomique. Ca n’a pas toujours été le cas et aucune preuve ne peut montrer que certains satellites espions en orbite basse (gourmand en carburant pour des réajustements d’altitude plus fréquent qu’en orbite élevée) ne profitent pas de cette solution.

** Cette solution maîtrisée génère un autre risque : celui de créer des milliers de morceaux en orbite qui menaceraient les autres satellites … C’est peut être même là la raison de la perte totale de communication avec le satellite espion !

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