vendredi 31 octobre 2008

Conjonction Lune - Vénus

Impossible de ne pas essayer de capturer la conjonction du moment ! La lumière qui éclaire la majeure partie de la surface sélène est la lumière du Soleil qui se reflète sur la Terre, pour atteindre la Lune et enfin parvenir à nos yeux. On parle alors de Lune cendrée. Ce phénomène n’apparaît que quelques jours avant ou après la nouvelle Lune.

Profitez-en, dès la tombée du jour en regardant vers l’Ouest, ça ne va pas durer longtemps !

Azimut 246° / élévation 14° (Lune) @ 17°35'S & 149°36'O

1600 ISO / Ouverture 6.3 / exposition 450 ms

Vénus est aujourd’hui à 1,2 UA (Unité Astronomique, la distance moyenne Soleil – Terre soit 149 597 870 km) de la Terre et 0,79 UA du Soleil.



La nébuleuse de la Tête de Sorcière

Cette nuit les sorcières sont de sortie non ? loool je vous propose donc pour ce soir la nébuleuse de la Tête de Sorcière, ou IC 2118. Elle est située à un peu moins de 1.000 années lumière (AL) dans la constellation d’Orion et fait partie de la famille des nébuleuses par réflexion (qui n'émettent pas de lumière mais réfléchissent celle des étoiles proches). Elle s'étend sur 50 AL et doit sa luminosité aux rayonnements de l'étoile supergéante bleue Rigel (Beta Orionis), qui est 55.000 fois plus lumineuse que le Soleil !

Malgré ce qu’on pourrait penser, sa couleur bleuâtre ne vient pas du fait que Rigel soit une supergéante bleue. En fait, les poussières et particules qui la constituent absorbent quasiment tout le rouge de la lumière visible, et réfléchissent principalement le bleu. Pour faire simple, c’est par le même phénomène que notre ciel est bleu en plein jour.

Source Ciel des Hommes

jeudi 30 octobre 2008

Hubble est opérationnel !

Après quelques essais de redémarrage infructueux (voir ici), tout semble petit à petit rentrer dans l’ordre pour Hubble. La liaison de transfert de données vers la Terre a été rétablie il y a deux jours et pour les premiers essais, les astronomes ont redémarré la caméra WFPC2 (les autres instruments seront redémarrés progressivement). Résultat positif, « 10/10 », tant sur la précision que sur la qualité, comme en témoigne ce cliché.

Version HD

Les scientifiques ont pointé le télescope les 27 et 28 octobre vers ce couple de galaxies en interaction gravitationnelle et nommé Arp 147. La scène se déroule à environs 400 millions d’années lumière dans la constellation de la Baleine.

La galaxie de gauche est passée au travers de celle de droite, en lui arrachant au passage son cœur, d’où son aspect résiduel en forme d’anneau. Le choc de cette étreinte, plutôt violente, a crée chez cette dernière des zones d’intenses formations stellaires, visibles ici en bleu.

Ce cliché est une composition de données prises dans le visible (vert et bleu) et dans le proche infrarouge (rouge).

Source ESA

mercredi 29 octobre 2008

La première source gamma pour Fermi

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est originale ! L’observatoire spatial en rayon gamma Fermi (Ex GLAST, voir ici) a découvert un objet rarissime : un pulsar qui émet en rayon gamma.

Un pulsar est une étoile à neutron (Ndr, le vestige du cœur d’une étoile massive ayant explosé en supernova) animée d’une phénoménale vitesse de rotation (un tour en 2 millisecondes pour les plus rapides !). Son puissant champ magnétique génère sur son axe d’intenses rayonnements, un peu à l’image du faisceau lumineux d’un phare. On détecte habituellement ces émissions dans la bande radio, voir X, et on ne connaît qu’une poignée de pulsars gamma.

Le nouveau venu, nommée CTA1, est situé à 4.600 années lumière dans la constellation de Céphée et est âgé d’environs 10.000 ans. Sa masse est équivalente à 1.4 fois celle du Soleil pour un diamètre de quelques dizaines de kilomètres et il fait un tour sur lui-même toutes les 316.86 millisecondes (~ trois tours en une seconde).

Contexte

1.800 pulsars sont connus dans la Voie Lactée mais les modèles théoriques en prévoient environs 20.000. Si on ne les détecte pas en radio, c’est parce que leurs faisceaux d’émission ne croise pas l’orbite terrestre. Or, les scientifiques estiment que plus le rayonnement du pulsar est énergétique, plus son cône d’émission est large (Ndr, faible en radio, un peu plus large en X, très large en gamma).

La sensibilité du télescope Fermi devrait donc permettre aux chercheurs de détecter les pulsars qui manquent à l’appel au sein de notre galaxie ; ou au moins une partie, vue les surprises que peuvent réserver ces astres exotiques !

Source NASA/Fermi

mardi 28 octobre 2008

Occultation d’Encelade par Dioné

Voici Dioné (1.123 km de Ø) qui occulte partiellement Encelade (504 km de Ø). Ce type de cliché est très intéressant pour les scientifiques car il permet d’observer plusieurs lunes avec le même angle d’incidence des rayons solaires, et d’apprécier ainsi la différence d’albédo de chaque protagonistes.

L'albédo est le rapport du rayonnement électromagnétique solaire réfléchi par une surface sur l’ensemble du rayonnement reçu par celle-ci. Il est noté de 0 à 1, 0 correspondant à une réflexion nulle (corps noir) et 1 à une totale réflexion (miroir parfait).

Encelade a un albédo record de 0,93, un cas dans le système solaire (Ndr, les planètes gazeuses ont un albédo plus élevé que leurs cousines telluriques), Dioné 0,6 et Saturne 0,47. A titre de comparaison, la Terre à un albédo moyen de 0,367, la Lune 0,12, Jupiter 0,52, Mars 0,15 ; la surface d’un lac 0,03, du sable 0,35, de la neige fraîche jusqu’à 0,9.

Cliché pris par Cassini le 13 septembre dernier dans le visible, à 877.000 km de Dioné et 1.2 millions de km d’Encelade. La résolution atteint 5 km sur Dioné et 7 km sur Encelade.

Source NASA/JPL

La NASA teste son futur véhicule lunaire

Si tout va bien, à l’horizon 2020, la NASA réinvestira la surface sélène. Les ingénieurs de l’agence travaillent activement sur le véhicule lunaire qu’utiliseront les astronautes, ici en phase de test en Arizona.

Ce véhicule sera pressurisé et permettra à deux astronautes de sillonner la surface de la Lune sur environs 900 km pendant une semaine. Et pour aller fouler le sol et collecter des échantillons, ils disposeront de scaphandres ingénieusement fixés sur la cabine.

Sources Ciel & Espace - NASA


lundi 27 octobre 2008

Le CNES lance e-CORCE

Le Centre National d’Etudes Spatiales (Ndr, l’agence spatiale française) vient de lancer le projet d’observation terrestre e-CORCE (e-Constellation d’Observation Récurrente Cellulaire). A partir de 2014, ce dispositif sera capable de fournir une fois par semaine une photo complète de la Terre avec une résolution de 1 m ! Ces données seront distribuées gratuitement sur le web, à l’image de Google Earth.

Ce réseau s’appuiera sur une constellation de 13 micro-satellites en orbite basse à 600 km d’altitude et sur une cinquantaine de stations au sol pour le traitement des données. « Les satellites sont les yeux, le réseau au sol, le cerveau », résume le concepteur d’e-CORCE, Jean-Pierre Antikidis.

Afin de fournir ce service accessible gratuitement à tous, et à moindre coût (Ndr, pour un projet spatial), l’agence française à eu recours à deux astuces innovantes. Tout d’abord, les détails invisibles à l’œil humain seront systématiquement supprimés et la résolution sera adaptée au contexte (moins sur les océans, plus sur les villes par exemple), ce qui permettra d’alléger de 50 fois le poids des données que les satellites transmettront au sol ! Enfin, ces données seront dispatchées sur la cinquantaine de stations qui hébergeront les images de leurs zones d’installations, « Les données seront véritablement éclatées, personne n’avait jamais osé faire ça avant ! » se réjouit Jean-Pierre Antikidis.

De part son architecture, e-CORCE sera bien plus performant que Google Earth sur la précision globale moyenne et surtout sur les fréquences de mise à jour, aujourd’hui bien aléatoires. Il va falloir cependant être patient … rendez-vous dans 6 ans ;o)

Source CNES

samedi 25 octobre 2008

Affluents de l’Amazone

Ce cliché d’Envisat nous montre le plus important confluent de l’Amazone, au Brésil. L’Amazone est le plus grand fleuve du monde devant le Nil en Afrique. Son débit atteint 185.000 m3/s et il court sur 6.448 km à travers l’Amérique du Sud.

Version HD

Le Rio Négro est le plus grand affluent de l’Amazone et est visible ici de couleur sombre. Sa teinte est du au fait qu’il évolue essentiellement sur des fonds de roches, très pauvre en sédiments. Par contraste, le Rio Solimoés charge des sédiments, de la boue et de la matière végétale en décomposition et prend une teinte marron clair.

Ce cliché met également en évidence le contraste entre la forêt vierge en vert foncé et les terres cultivées de couleur plus clair. Les forêts tropicales disparaissent à un rythme alarmant et les conséquences de leur diminution sont très préoccupantes car en plus de jouer un rôle dans la régulation climatique à l’échelle globale, ces forêts sont l’habitat de nombreuses espèces animales et végétales, qui plus est très souvent endémiques.

Cliché pris le 28 septembre avec une résolution de 300 m.

Source ESA – Observing Earth

vendredi 24 octobre 2008

Saturne et Mimas

On ne s’en lasse pas ! La petite lune Mimas (396 km de Ø) évolue ici au premier plan, juste en dessous des anneaux.

Cliché pris le 22 juillet 2007 dans le visible, à 927.000 km de Saturne avec une résolution de 56 km.

Source NASA/JPL

Plein les mirettes !

Un grand merci à Legweak qui nous invite à visiter la section Big Picture du Boston Globe. Elle regorge de photos magnifiques, extraits :

Course aérienne

Encelade en fausses couleurs

Tortues dans le lagon de Bora

Les effets du champ magnétique du Soleil sur sa surface

Traversée Arctique

Le lanceur Soyouz en route vers son pas de tir de Baïkonour (remarquez la maquette de l’ex navette russe Bourane sur la droite)

L’éclipse du 1er août derrière un chameau

Décollage de Discovery le 31 mai dernier


jeudi 23 octobre 2008

Un couple de puits martiens

Souvenez-vous, il y a un peu plus d’un an, la sonde MRO avait repéré un puits de 150m de diamètre à la surface de Mars (voir ici). A l'aide de son instrument HiRES, la sonde américaine nous montre à nouveau ces étranges formations, qui sont des cibles de choix pour les planétologues et les exobiologistes.

Ces derniers puits sont plus petits mais ont la même caractéristique que le premier : ils sont très profonds par rapport à leur largeur. Il est probable qu'ils se forment quand les matériaux de surface s’effondrent par la présence de cavités souterraines. Comme sur Terre, ces puits sont peut être les entrées de galeries qui pourraient s’étendre sur plusieurs kilomètres.

L’idéal serait d’y pouvoir analyser le fond, et d’y effectuer des sondages infrarouges afin de mesurer la différence de température avec la surface. Or, aucune sonde en orbite martienne n’est équipée d’instruments adéquats pour effectuer ces sondages ultra précis, même avec le Soleil quasiment au zénith comme c’est le cas ici.

Contexte

La présence de galeries souterraines intéresse naturellement au plus au point les planétologues et les exobiologistes. Elles pourraient en effet protéger des rayons cosmiques des formes de vie primitive et servir d'abri aux futures missions d'explorations humaines. Enfin, leur étude permettra certainement de lever un bout du voile sur le passé "géologique" de la planète rouge.

Le cliché du haut est centré par 5.7°S et 240.9°E, il a été pris le 4 août dernier à 253 km d’altitude avec une résolution qui atteint 76 cm.

Versions HD

Source HiRISE - MRO

mercredi 22 octobre 2008

Lancement réussi pour Chandrayaan 1

La sonde indienne Chandrayaan 1 a été lancée avec succès aujourd’hui à 0 h 52 TU depuis le pas de tir du Dhawan Sapce Center à Sriharikota, dans le Sud de l’Inde.

Vingt minutes plus tard, la sonde était injectée sur une orbite de transfert terrestre très elliptique. Elle va s’éloigner progressivement de la Terre jusqu’à ce qu’elle soit capturée par l’attraction lunaire et positionnée sur son orbite définitive le 8 novembre.

La mission d’exploration lunaire pourra alors commencer, avec notamment la cartographie 3D globale de la surface en haute résolution, et le largage d’un module qui plongera vers le sol en enregistrant des photos de très hautes résolutions avant de se crasher sur la surface sélène.

Source ESA

Pour en savoir plus ISRO


mardi 21 octobre 2008

Le plus massif couple stellaire connu

Les astronomes de l’ESO viennent de dénicher le plus massif couple d’étoiles connu à ce jour ! Ce couple, ou étoile-double, évolue dans la nébuleuse Gum 29, située à 26.000 années lumière de la Terre dans le bras galactique du Sagittaire. Gum 29 est un immense nuage d’hydrogène ionisé (Ndr, un ion est un atome qui a perdu ou gagné un (des) électron(s)) par le puissant rayonnement des jeunes étoiles environnantes.

Ces deux étoiles sont très massives, de 82 et 83 masses solaires, et assez jeunes, entre un et deux millions d’années. Elles tournent l’une autour de l’autre en 3,7 jours !

Ces clichés ont été obtenus avec le télescope de 2.2m installé à La Silla, au Chili.

Source ESO

Mars Odyssey prolongée de deux ans

Une nouvelle fois, une mission spatiale vient d’être prolongée ! Après Venus Express et Cassini cette année, c’est au tour de la sonde américaine Mars Odyssey de voir sa mission prolonger de deux ans. Elle est la plus ancienne des six missions d’étude de Mars encore actives (Mars Odyssey, Mars Express et Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) en orbite, Spirit & Opportunity et Phœnix sur le sol) et orbite autour de la planète rouge depuis 2001. C’est la troisième prolongation de deux ans décidée par le centre de mission qui annonce que les réserves en carburant de la sonde pourrait la faire fonctionner jusqu’en … 2015 !

Vue d'artiste de Mars Odyssey

Pour les deux prochaines années, les ingénieurs de la NASA ont décidé de modifier l’orbite de la sonde afin de lui permettre de se concentrer sur l’étude des minéraux, notamment en visible et en infrarouge. Elle continuera à servir de relai pour transmettre les données de Spirit et Opportunity vers la Terre, et de Phœnix en alternance avec MRO.

Source NASA/ Mars Odyssey

lundi 20 octobre 2008

Profil glacé

La sonde Cassini nous a habitué aux clichés singuliers, en voici un de plus ! La deuxième plus grande lune de Saturne après Titan, Rhéa (1.528 km de Ø), est vue ici sur l’atmosphère de la géante, juste en dessous des anneaux.

Cliché pris à 1° en dessous du plan des anneaux, le 17 juillet 2007 dans le visible, à 1.2 millions de km de Rhéa avec une résolution de 7 km.

Source NASA/JPL

NGC 6888, la nébuleuse du Croissant

La nébuleuse du Croissant évolue au cœur de la constellation du Cygne, à environs 5.000 années lumière de la Terre. Elle est une enveloppe de gaz et de matière éjectés par une étoile massive en fin de vie, visible ici au centre de la nébuleuse. L’étoile pourrait exploser en supernova d’un moment à l’autre.

Ce cliché est l’œuvre d’un astronome amateur, Völker Wendel, qui a braqué son télescope de 60cm vers la nébuleuse depuis la Crête.

Source Ciel & Espace

L’Inde bientôt autour de la Lune

L’Asie se lance à la conquête de la Lune ! Après les sondes japonaise Kaguya, et chinoise Chang’e 1, c’est au tour de l’Inde d’envoyer prochainement une sonde en orbite autour de la Lune.

Le lanceur PSLV-C11 sur son pas de tir

Chandrayaan-1 (c’est son nom), doit quitter la Terre le 22 octobre prochain dans la coiffe d’un lanceur PSLV-C11. La sonde de 520kg sera placée sur une orbite polaire à 100km de la surface sélène et opérera pendant 2 ans. Outre l’étude de notre satellite naturel, la principale mission de Chandrayaan-1 sera de tester la technologie spatiale indienne.

Source ISRO (L’agence spatiale indienne)

Avec le retour des américains sur la Lune vers 2020, la volonté des russes et des chinois d’y construire chacun une base à l’horizon 2025, il va y avoir du monde sur la Lune dans les prochaines décennies … Et bien tant mieux ! Plus on est de fous …

Y a-t-il un pilote (sobre) dans l’avion ?

Dimanche dernier, à l’aéroport d’Heathrow (Londres), le commandant de bord d’un Boeing 777 d’United Airlines a été arrêté ivre dans son cockpit, à quelques minutes du décollage. C’est le personnel au sol qui, alerté par la démarche titubante du pilote, a donné l’alerte en appelant la police de l’aéroport.

Le Boeing était en partance pour San Francisco avec une centaine de passagers à bord. Le pilote, âgé de 44 ans, a immédiatement été suspendu de la compagnie (tu m’étonnes) et devra s’expliquer devant les autorités début janvier. La source précise que c’est la 3ème fois depuis le début de l’année qu’un pilote est arrêté en état d’ébriété juste avant le décollage à Heathrow !

Source 20minutes.fr

Et je ne veux pas entendre un seul pilote d’ATN rire dans la salle ok ? :D Et vlan, en passant ...

samedi 18 octobre 2008

Le reboot d’Hubble a échoué !

Enfin, disons plutôt que certaines phases de ce redémarrage n’ont pas abouti, ce qui de toute façon reviens au même : Hubble n’est toujours pas opérationnel. Cette situation n’est pas vraiment surprenante vu que les systèmes de secours étaient inactifs depuis 18 ans.

Salle de contrôle du télescope

Bref, ça me laisse quand même perplexe de voir que la Nasa n’a jamais testé ce système de secours ! Par définition, un back-up doit être testé régulièrement pour s’assurer qu’il soit bien opérationnel, ce n’est visiblement pas le cas pour Hubble !

Et je vous confirme que ces systèmes informatiques ne tournent pas sous Windoz ! lol

Source NASA / Hubble

L’origine de Phobos

Les scientifiques de l’ESA ont fait un pas en avant significatif dans leurs recherches sur l’origine de Phobos, la plus grande lune de Mars. Phobos n’est pas un satellite classique, sa forme tiens plus de la patatoïde que d’une sphère. C’est pourquoi les scientifiques soupçonnent depuis longtemps qu’il est en fait un astéroïde capturé par le champ gravitationnel de Mars.

Version HD

Grâce au survol de Phobos par la sonde européenne Mars Express de juillet dernier (voir ici), les scientifiques ont pu déterminer que Phobos est un empilement de blocs rocheux plutôt qu’un objet homogène. Les chercheurs connaissent aujourd’hui avec précision sa masse, son volume et donc sa densité. Hors celle-ci est anormalement faible (1.85g/cm3), ce qui ne peut s’expliquer que par la présence de cavités entre les blocs qui le compose.

Maintenant que les chercheurs connaissent les caractéristiques de Phobos, l’étape suivante est de comprendre comment il est arrivé sur cette orbite. L’hypothèse d’un astéroïde capturé par Mars semble aujourd’hui être écartée car Phobos évoluent sur une orbite quasi équatoriale, hors il est peut probable qu’un astéroïde capturé se retrouve sur ce type d’orbite.

Une autre hypothèse est aujourd’hui avancée : les blocs qui constituent Phobos seraient des morceaux de roches arrachées à la planète lors d’un gigantesque impact de météorite qui seraient restés en orbite et se seraient agglomérés sur une orbite équatoriale.

Pour lever le doute, une seule solution : il faut analyser la roche du satellite pour connaître sa composition et donc sa provenance. Ce sera l’objectif de la mission russe Phobos-Grunt, dont le lancement est prévu en octobre 2009, qui doit rapporter sur Terre des échantillons de la surface de Phobos.

Source ESA / Mars Express

vendredi 17 octobre 2008

Le spectre électromagnétique

En virant de bord vers Fred O Fenua depuis le blog d’Olivier, Sammy avoue ne rien comprendre à la citation « centré à 304 Å (1 Å = 10-10 m), cette longueur d'onde met en évidence l’émission de l’hélium ionisé à 60.000 °C. » du billet Zoom sur une protubérance solaire, et je pense qu’il n’est pas le seul … J’ai donc décidé de lui (vous) répondre dans un billet à part entière, tant le sujet est utile pour la compréhension de certains articles ; oui j’aurais pu le faire plus tôt ! lool Alors pour essayer de faire simple, très simple.
Le spectre électromagnétique est la décomposition du rayonnement électromagnétique, classé par fréquence (f en Hz) ou longueur d’onde (λ en mètre), ces deux grandeurs étant liées par l’équation c = f λ (c = célérité (vitesse) de la lumière, soit 299 792 458 m/s dans le vide). Plus la fréquence d’un signal électromagnétique est élevée, plus sa longueur d’onde est courte. Les signaux de hautes fréquences sont très énergétiques et généralement classés non plus par fréquence ou longueur d’onde mais par niveau d’énergie (eV, électronvolt).
Nous disposons naturellement de deux capteurs électromagnétiques : nos yeux qui captent la lumière qui se décompose en couleur du rouge vers le violet sur des fréquences d’environs 370 à 780 Tera Hz (mille milliards de Hertz), soit entre 700 et 400 nm (milliardième de mètre ; longueur d’onde nanométrique), et notre peau (rayonnement, chaleur).
En terme de fréquence, on trouve dans l’ordre croissant (donc décroissant en terme de longueur d’onde): les ondes radios, les micros ondes, le rayonnement infrarouge, le visible, l’ultraviolet, les rayons X et les rayons gamma :
Le spectre électromagnétique - Cliquez pour agrandir
On parle parfois de « proche infrarouge » : longueur d’onde infrarouge proche du visible, ou inversement « d’infrarouge lointain » : longueur d’onde infrarouge éloignée du visible. Idem pour l’ultraviolet.
Quand on veut étudier certains objets ou phénomènes, il faut donc les observer sur la longueur d’onde adéquate ; ou, on regarde les objets différemment suivant ce qu’on veut « voir ». Par exemple, si on veut étudier la répartition de la chaleur d’un corps, il faut l’observer en infrarouge ; le rayonnement d’un élément radioactif en rayon gamma ; les caractéristiques de la surface des étoiles en ultraviolet etc etc.
Chaque atome ou molécule présent dans une étoile émet ou absorbe des ondes électromagnétiques, sur des longueurs d’onde bien précises. Des raies apparaissent alors dans le spectre de l’étoile : on les appelle raies spectrales. Plus simplement, la présence d’un élément est trahie par les raies qu’il génère dans le spectre de l’étoile ; ou encore, lorsqu’on veut observer les réactions chimiques de tel élément il faut regarder sur telle longueur d’onde.
Raies du Césium
Donc dans ce cas précis, l’hélium ionisé par le rayonnement solaire atteint la température de 60.000 °C et émet sur la longueur d’onde 304 Å, donc dans l’ultraviolet lointain.
Voili voilou, j’ai essayé de faire simple en prenant, volontairement, quelques raccourcis. J’espère cependant que vous y voyez un peu plus clair ; c’est le cas de le dire !! Vous comprendrez qu’il n’est pas toujours facile d’expliquer simplement des faits, situations ou définitions (très) complexes de nature !
Pour en savoir plus Wikipédia

mercredi 15 octobre 2008

Décollage d’une Saturn V en slow motion

La fusée Saturn V est la plus puissance fusée de l’histoire de l’astronautique qui ait été utilisé en opération. Elle a notamment porté entre 1967 et 1972 les missions lunaires Apollo et la construction de la première station spatiale Skylab. Voici une vidéo en slow motion (ça fait mieux que ralenti, lool) d'un décollage de Saturn V (sur 8 mins avec la musique qui va bien) :





Ses caractéristiques étourdissantes n’ont jamais été égalées : 110 m de hauteur, 3.038 tonnes (t) de masse totale, une poussée de 34 M Newton au décollage, soit ~ 3.400 t ou encore l’équivalent de la poussé d'une trentaine d'Airbus A-380 ! Ses cinq moteurs engloutissaient plus de quatre tonnes de mélange (carburant + comburant) par seconde ! Elle pouvait placer 118 t en orbite basse ou envoyer 47 t de charge utile vers la Lune. A titre de comparaison, la navette peut placer 30 t en orbite basse et Ariane5 20 t.

Lors des lancements, les premiers observateurs étaient placés à 6 km du pas de tir, car avec ses 3.6 millions de litres de mélange explosif, la fusée avait une capacité destructrice directe équivalente à une petite charge nucléaire . . . les capteurs sismiques de New-York se déclenchaient d'ailleurs régulièrement lors des lancements (depuis la Floride).

Jamais un lanceur Saturn V n’a perdu de charge utile, ce qui le place en tête des lanceurs les plus fiables avec 100% de réussite.

Vidéo via Bad Astronomy & pour en savoir plus Wikipédia

La NASA va rebooter Hubble

Après la panne du système de transfert de données d’Hubble fin septembre (voir ici et ), la NASA avait purement et simplement décidé de mettre le télescope spatial en mode sommeil. Les ingénieurs de l’agence ont commencé aujourd’hui le long redémarrage d’Hubble sur son système de secours, qui devrait s’achever demain soir (jeudi).

Hubble capturé par le bras de la navette

Ce véritable reboot va entrainer le démarrage de systèmes qui n’ont pas fonctionné depuis 18 ans. Les scientifiques travaillent donc d’arrache-pied depuis les deux dernières semaines afin de préparer au mieux cette délicate manipulation.

Si tout va bien, Hubble sera de nouveau opérationnel vendredi matin.

Source Space.com

Zoom sur une protubérance solaire

Cette protubérance a été capturée par STEREO le 29 septembre dernier. L’éruption solaire est observée ici en ultraviolet, centré à 304 Å (1 Å = 10-10 m). Cette longueur d'onde met en évidence l’émission de l’hélium ionisé à 60.000 °C.

Ces éruptions suivent les lignes de l’infernal champ magnétique du Soleil.

Source SOHO

mardi 14 octobre 2008

Quand Venus Express cherche de la vie sur Terre

Le titre de ce billet peu surprendre, et pourtant, c’est un nouveau programme de la sonde européenne Venus Express. Loin d’être un exercice inutile, la sonde est en train d’ouvrir la voie à une nouvelle ère en matière de recherche en exobiologie. Souvenez-vous, les scientifiques avaient déjà utilisés Deep Impact dans la même optique lorsqu’elle avait enregistré le transit de la Lune sur la Terre.

Première composition de la Terre par VenusExpress en 2005, peu après le lancement

Venus Express ne peut observer la Terre dans de bonnes conditions que deux à trois fois par mois. Grâce à des analyses spectrales dans le visible et le proche infrarouge, les chercheurs peuvent mettre en évidence la signature de telles ou telles molécules présentes dans l’atmosphère terrestre (repérées ici, CH4 : méthane ; N2O : protoxyde d'azote ; CO2 : dioxyde de carbone ; O3 : ozone ; H2O : eau).

Le but est de trouver la signature d’éléments dont la présence ne peut être liée qu’à une activité biologique. Sur Terre, c’est par exemple le cas de l’oxygène, mais on en trouve aussi sur Vénus (Ndr, comme de l’eau sous forme de vapeur) qui n’héberge pourtant pas la vie. Trouver ces éléments dans l’atmosphère d’une planète n’est donc pas suffisant pour en conclure qu’elle abrite potentiellement la vie. Il faut donc chercher d’autres molécules, d’autres signatures plus subtiles.

Les résultats sont superposées suivant l'orbite et le rapport d'exposition océans / continents

Quand Venus Express observe la Terre, elle ne la voit que comme un banal point blanc, qui occupe à peine un pixel de sa caméra. C’est probablement dans ces conditions que seront observées les premières exoplanètes, dont on sera capable de capturer la lumière (Ndr, la lumière de l’étoile parente réfléchie par l’exoplanète ; une planète n’émet pas de lumière).

Etudier la Terre depuis Vénus nous en apprendra donc beaucoup sur la manière dont il faudra observer les exoplanètes afin d'y détecter un signe d'activité biologique.

Source ESA/Venus Express

lundi 13 octobre 2008

L’Islande sous la neige

L’hiver avance à grands pas dans l’hémisphère nord et commence à gagner l’Islande, vue ici par Envisat. L’Islande est juste en dessous du cercle polaire Arctique et est le pays le plus occidental d’Europe.

Version HD

Plus de 11% de l’île est recouverte par des glaciers, dont le plus important dans le Sud Est couvre 8.000 km² avec une épaisseur atteignant 900 m, ce qui fait de lui le plus grand glacier d’Europe. L’Islande est aussi connu pour ses nombreux volcans, ses lacs, ses étendues de lave et plus de 800 sources chaudes ; un véritable paradis pour les géologues ! Les spirales bleu-vert près des cotes Sud mettent en évidence la présence de phytoplancton (Ndr, plancton végétal, voir ici), qui joue un rôle prépondérant dans l’écosystème planétaire.

La capitale Reykjavik (117.000 hab) est située dans le Sud Ouest de l’île, au fond de la baie formée par la péninsule en forme de botte.

Cliché pris le 4 octobre avec une résolution de 300m.

Source ESA

samedi 11 octobre 2008

Lever de Terre

La sonde japonaise Kaguya a capturé le 30 septembre un lever de Terre pleine sur l’horizon de la Lune depuis une altitude de 109 km.

Voir la vidéo ici

Source JAXA

Deuxième survol de Mercure par Messenger (part 2)

La suite des clichés pris par la sonde Messenger lors de son deuxième survol de Mercure du 6 octobre dernier.

Les cratères sont de véritables messagers des temps anciens pour les géologues. Le cliché ci-dessous couvre une partie de l’hémisphère nord de Mercure, avec trois cratères connus au bord du terminateur (la zone de transition jour/nuit). En bas à gauche, le cratère Vyasa, dont le terrain interne accidenté indique un âge élevé ; Vyasa était un poète indien du 16ème siècle. Par contraste, l’intérieur du cratère Stravinski, du nom du compositeur russe du 20ème siècle, est beaucoup plus lisse, ce qui signifie qu’il est beaucoup plus jeune. D’un âge intermédiaire, le cratère Rubens du nom d’un peintre flamand du 17ème est visible en haut à droite de Stravinski.

Cliché pris à 23.000 km de Mercure avec une résolution de 580 m par pixel

Le cratère Kuiper, déjà photographié par Mariner 10, avec les marques des éjectas post impact de couleur clair. Gérard Kuiper fut le premier à suggérer l’existence d’une ceinture d’astéroïdes au delà de l’orbite de Neptune, qui porte aujourd’hui son nom : la ceinture de Kuiper. Il participera également à la conception de Mariner 10, dont il verra uniquement le décollage puisqu’il décéda en décembre 1973 (Mariner 10 arriva sur Mercure en février 1974).

Pris à 21.000 km résolution de 530 m/p.

Les premiers clichés de ce second survol avaient mis en évidence d’étranges lignes orientées nord – sud et couvrant presque les deux hémisphères de la planète. Ces lignes sont vraisemblablement les marques des éjectas de ce cratère de 110 km de diamètre situé près du pôle nord de Mercure.

Pris à 22.000 km avec une résolution de 570 m/p.

Le cratère Vivaldi est vu ici au bord du terminateur. La lumière rasante met en évidence les irrégularités des bords de ce grand cratère de 213 km de diamètre. Antonio Vivaldi était un violoniste et compositeur italien du 18ème.

Pris à 9.600 km avec une résolution de 250 m/p

Source Jhuapl/Messenger

vendredi 10 octobre 2008

Survol d’Encelade par Cassini du 10 octobre

La sonde Cassini a effectuée comme prévu son survol à 25km de la surface d’Encelade. En attendant des données plus précises, notamment sur la composition des geysers qui s'échappent de certaines failles, voici une première sélection d'images de la surface active de la lune :

Cliché pris à 40.000 km d’Encelade avec une résolution de 477 m par pixel

26.000 km - 312 m/p

42.000 km – 503 m/p

45.000 km – 541 m/p

47.000 km – 279 m/p

Source CICLOPS